LA NAISSANCE DU SYNDCALISME ET DE FORCE OUVRIERE

1895 : Création de la Confédération Générale du Travail

Pour pouvoir parler du mouvement syndical en France, nous devons revenir à 1895 et parler de la "préhistoire du syndicalisme". En effet, l'idée de protection, d'association remonte très loin dans l'histoire.

La Révolution de 1789 : loi « Le Chapellier »

La révolution de 1789 bouleversera considérablement l'organisation politique du pays et les modalités de pensée de la population.

La révolution abolit les corporations en février 1791 (décret d'ALLARDE") et proclame la liberté du travail. Elle va plus loin.

Alarmée par une grève de charpentiers de Paris, l'Assemblée Constituante, sur le support du député de Rennes "Le Chapelier", vote une loi interdisant les coalitions et les associations ouvrières et patronales. Les hommes de 1789 redoutaient les corps intermédiaires.

La loi détruisit la vieille organisation, elle supprima le statut professionnel du Moyen Age et de Colbert pour établir ce qu'on appelle le "libéralisme économique" ; c'est-à-dire, la liberté pour chacun, à ses risques et périls, d'entreprendre et de  poursuivre une activité industrielle ou commerciale, dans quelque métier que ce soit. Désormais, le capital est un élément essentiel de toute activité économique.

En 1810, Napoléon 1er dans le code civil interdit le droit de coalition (grève) sous peine d'amende ou de prison.

C'est au XIXe siècle que la grande industrie se développe en France. Se constituent alors des masses urbaines énormes pour l'époque qui posent de multiples problèmes.

Cette première révolution industrielle créée des conditions de vie et de travail de plus en plus inacceptables pour les ouvriers. L'on travaille de 15 à 17 heures par jour. Les enfants ne sont pas épargnés et la majorité d'entre eux vont à l'usine dès l'âge de 6 ans. L'école est un privilège, les salaires sont très bas. Il n'y a pas de prévention contre la maladie, la vieillesse, l'accident de travail, le chômage.

Ainsi le seul recours des salariés est la révolte.

Certaines d'entre elles sont célèbres :

  • Révolte des Canuts (Lyon 1831)
  • Vivre en travaillant ou mourir en combattant
  • Révolte du 2 juin 1848
  • « Du pain ou du plomb »
  • La commune de Paris (mars, mai 1871)
  • L'émancipation ouvrière par la liberté communale

Révolte des canuts (Lyon 1831)

Depuis plusieurs années, on voit se constituer dans beaucoup de villes, des sociétés de secours mutuels, les sociétaires leur font jouer le rôle de "société de résistance".

Ils essaient d'obtenir un tarif, c'est-à-dire la fixation de prix uniforme du travail, lointaine origine de notre politique contractuelle.

Ils n'hésitent pas à recourir à la grève pour faire pression sur les patrons, bien que la loi l'interdise.

25 mai 1864 : Libre exercice du droit de grève

Napoléon III ne va pas jusqu'à autoriser les syndicats. Il accorde aux ouvriers le droit de grève. Cette loi rapportée par Oliver supprime le délit de coalition et le remplace par le délit d'entrave à la liberté du travail.

Il est interdit aux grévistes d'empêcher leurs camarades de continuer à travailler, mais ni les grévistes ni les meneurs ne peuvent plus être poursuivis pour avoir cessé collectivement le travail.

La grève est désormais licite.

1884 : Droit d'association syndicale

Deux hommes d'état libéraux, Jules Ferry et Valdeck Rousseau, font voter une loi. Elle autorise la création des syndicats professionnels dont l'objet exclusif est l'étude et la défense des intérêts économiques des salariés.

1886 : Congrès de Lyon

Un congrès ouvrier se tient à Lyon et c'est avec l'aide du gouvernement que les socialistes s'y rendent et font décider la création de la Fédération Nationale des Syndicats et des Groupes Corporatifs.

C'est cette même année que cette fédération décide qu'il y aura grève générale chaque 1er mai à partir de 1890 pour revendiquer la journée de 8 heures.

1892 : Congrès de Saint-Etienne

A partir de 1886, plusieurs municipalités créent des bourses du travail et mettent à leur disposition des locaux.

Les bourses du travail mettent en rapport l'offre et la demande de main d'oeuvre.

Elles ont donné au mouvement syndical français son originalité par l'indépendance vis-à vis des partis politiques qui n'a guère d'analogie à l'étranger.

C'est en 1892 que se crée la Fédération des Bourses du Travail et c'est en 1894 que cette fédération se donne pour secrétaire un jeune intellectuel anarchiste, Fernand Pelloutier.

1895 : Congrès de Limoges

La CGT naît de la réunion de ces deux Fédérations au congrès de Limoges en 1895.

Elle comprend trois courants :

Réformistes : Ils considèrent que l'action syndicale n'a pas d'autres buts que l'amélioration de la condition ouvrière, au moyen des conventions collectives, des lois sociales, de la mutualité, des coopératives de toutes sortes pour aider les travailleurs dans leurs activités professionnelles.

Le syndicat doit être indépendant des partis.

Marxistes : Ils considèrent que l'action syndicale contribue à l'amélioration immédiate de la condition ouvrière mais leur objectif principal est d'aider le parti à prendre le pouvoir.

Le syndicat doit être associé au parti.

Anarchistes : Ils considèrent que l'action syndicale a pour but essentiel de faire la révolution, sans l'aide des partis politiques, par l'action directe contre le patronat et le gouvernement.

Elle permettra d'établir dans l'entreprise et dans la société toute entière la "démocratie directe".

Octobre 1906 : La Charte d'Amiens

FONDEMENT DU SYNDICALISME LIBRE ET INDÉPENDANT

Le CONGRÈS CONFÉDÉRAL D’AMIENS confirme l’article 2, constitutif de la CGT.

“ La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat…"

Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la “lutte de classe” qui oppose, sur le terrain économique, les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielle que morale, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière.

Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique : dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers,

l’accroissement du mieux être des travailleurs par la réalisation  d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires etc…

Mais cette besogne n’est qu’un coté de l’œuvre du syndicalisme : il prépare l’émancipation intégrale qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale.

 Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait à tous les travailleurs, qu’elles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat.

Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté, pour le  syndiqué,  de  participer  en  dehors  du  groupement corporatif, à telles formes de luttes correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors.

En ce qui concerne les organisations, le Congrès décide, qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupement syndical, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à coté peuvent poursuivre, en toute liberté, la transformation sociale.

1906 : La loi sur le repos dominical

1914 - 1918 : Guerre

La Première Guerre Mondiale mit à dure épreuve l'organisation syndicaliste internationale péniblement mise sur pied entre 1906 et 1914, et qui venait de se constituer en Fédération Syndicale Internationale (FSI), à Zurich, en 1913.

La guerre a bouleversé les institutions, a profondément modifié les idées, les conditions de vie économique, "un nouveau monde ouvrier allait reprendre la lutte dans des conditions nouvelles".

1919 : Loi de 8 heures réclamée depuis plus de 30 ans

C'est ainsi qu'un grand nombre de salariés, jusqu'alors indifférents, prirent le chemin du syndicat. La CGT peut s'enorgueillir, près de deux millions d'adhérents en 1920.

Chiffre considérable, qui réjouissait les trésoriers, mais qui ne laissait pas sans inquiétude les secrétaires responsables et les vieux militants.

Deux millions de syndiqués, certes, c'est une force mais deux millions de syndiqués nouvellement recrutés ne font pas deux millions de syndicalistes. Beaucoup de ces nouveaux venus ignorent tout des traditions et de l'action syndicale ; des luttes auxquelles il faudra prendre part, des obligations à respecter, des sacrifices qu'il faudra consentir.

Ils sont pleins de bonne volonté et d'ardeur, sans doute, mais ils sont venus au syndicat parce qu'ils le sentaient fort et beaucoup l'abandonneront aux premières difficultés.

Peu habitués aux problèmes sociaux, ils distingueront mal le souhaitable du possible et se laisseront facilement séduire par les programmes simplistes et les positions démagogiques.

1917 : Définition par Lénine d'une nouvelle conception syndicale

Un fait nouveau passionnait tous les esprits: la révolution russe d'octobre 1917. En février 1919, Lénine fonde l'Internationale Communiste. Le parti qui veut y adhérer devra se conformer aux 21 conditions qui la composent. Les IX et Xe conditions d'adhésion provoquèrent la première scission syndicale (voir en annexe).

1919 : Création de la CFTC par la hiérarchie catholique

Elle réunissait des salariés unis par une conformité de pensée religieuse. Ils refusaient la lutte des classes, croyaient à une collaboration possible entre capital et travail, entre patrons et ouvriers.

Ils avaient conquis des appuis parmi de hauts dignitaires catholiques et une Encyclique du Pape PIE XI de 1931 avait légitimé l'existence de ce que l'on peut appeler le christianisme social.

1921 : PREMIERE SCISSION

C'est en décembre 1920, au congrès extraordinaire du Parti Socialiste qui se tient à Tours, que la majorité se prononça pour "l'adhésion à Moscou".

C'est la scission avec création du Parti Communiste d'un côté, et la Section Française Internationale Ouvrière (SFIO) de l'autre.

En juillet 1921, le même problème se pose à la CGT.

Les Réformistes l'emportent avec 52 % des voix et réaffirment l'indépendance du syndicalisme à l'égard des partis. Minoritaires, les communistes quittent la CGT pour créer la CGTU (U - Unitaire) qui adhère à l'Internationale Syndicale rouge qui avait été mise sur pied en 1919, par Moscou, pour amenuiser l'influence et l'importance de la Fédération Syndicale Internationale à qui la CGT avait donner son adhésion.

1928 : Sous l'impulsion de la CGT (devenue plus tard CGT-FO)

Loi sur les assurances sociales et la retraite à 60 ans.

1936 : Réunification syndicale

Nous serons brefs sur les conditions de cette réunification.

Elle fut essentiellement la conséquence de la menace fasciste.

A l'émeute fasciste du 6 février 1934, en France, la CGT répond, le 12 février, par une grève générale à laquelle s'associa la CGTU.

La scission entre Socialistes et Communistes en 1920 avait entraîné la scission de la CGT.

De même, le rapprochement socialistes/communistes, en juillet 1934, va entraîner la réunification syndicale au congrès de Toulouse, en mars 1936.

Ainsi, après la grande vague de grève de 1936, une délégation de la CGT, conduite par Léon Jouhaux (co-fondateur  de  la  CGT-FO)

Léon JOUHAUX

conclue l'accord Matignon du 7 juin 1936 avec la Confédération Générale de la Production Française (syndicat patronal).

La CFTC n'est pas dans le mouvement, ni dans les négociations.

  • Loi 40 heures
  • Congés payés
  • Hausse des salaires
  • Délégués du Personnel

1939 : DEUXIEME SCISSION

Les ambitions impérialistes et expantionnistes d'Hitler se précisaient de plus en plus. Des négociations des états-majors se poursuivaient entre la Grande Bretagne, l'URSS et la France, pour pouvoir prendre une position commune face à l'Allemagne nazie.

Ainsi, c'est dans un climat particulièrement orageux que, le 23 août 1939, l'annonce du pacte germano-soviétique révèle au grand jour des divisions à l'intérieur de la CGT réunifiée.

Les militants communistes refusent de désapprouver ce pacte.

Le 17 septembre, les armées soviétiques pénètrent à leur tour en Pologne. C'en est trop ; Léon Jouhaux, au nom du bureau confédéral de la CGT, déclare :

" Il n'y a plus de collaboration possible avec ceux qui n'ont pas voulu ou pas pu condamner une telle attitude, brimant les principes de solidarité humaine qui sont l'honneur de notre mouvement ouvrier."

C'est la deuxième scission : continuité de la CGT (réformistes) et reconstitution de la CGTU (communistes).

1943 : Deuxième réunification

Après l'invasion de la France, en juin 1940, le gouvernement du Maréchal Pétain décrète la dissolution de toutes les organisations interprofessionnelles.

Après l'agression hitlérienne contre l'URSS, le 21 juin 1941, la direction du Parti Communiste entre dans la résistance et c'est clandestinement qu'un accord est conclu, en avril 1943, au Perreux.

Il y aura à nouveau une seule CGT, dans la clandestinité.

En décembre 1945, le journal clandestin des syndicalistes "Résistance Ouvrière" était devenu "FORCE OUVRIERE" et il s'efforça de regrouper tous les syndicats libres pour lutter contre la colonisation du syndicat par les communistes et pour rendre à l'organisation ouvrière son indépendance d'action.

C'est la deuxième scission : continuité de la CGT (réformistes) et reconstitution de la CGTU (communistes).

1945 : La CGT redevient légale

1946

Les assurances sociales deviennent Sécurité Sociale Loi sur les comités d'entreprises

  • Loi sur les délégués du personnel
  • La CGT est alors toute puissante et compte 6 millions d'adhérents.

Il y a 2 Secrétaires Généraux :

  • Léon Jouhaux, pour les ex-confédérés (CGT)
  • Benoît Frachon pour les ex-unitaires (CGTU)

Les communistes font supprimer l'article 10 des statuts : l'interdiction de cumuler les fonctions politiques et syndicales. Les dirigeants de la CGT peuvent être en même temps dirigeants d'un parti politique.

Cette subordination de l'action syndicale à l'action politique augmente les divisions internes.

Le manque d'unité apparaît nettement au Congrès Confédéral de 1946.

1947 : TROISIEME SCISSION

1947-1948 : Création de FORCE OUVRIERE

Le 5 mai 1947, les communistes sont écartés du gouvernement suite à la position qu'ils ont prise contre le gouvernement au sujet de la grève chez Renault.

Le Parti Communiste a fait de Renault sa "forteresse" depuis la mise en régie nationale des usines.

Il contrôle la CGT et quadrille les ateliers.

Et pourtant, c'est de Renault que va venir la grève sauvage qui va modifier la stratégie du PC et de la CGT.

Les primes à la production proposées par la CGT sont refusées par la majorité des salariés.

Rapidement, sous l'influence d'éléments trotskistes et anarchistes, le mécontentement déborde la simple pétition pour se traduire par la grève qui s'étend en dépit des syndicalo-communistes.

La CGT et le PC condamnent la grève.

Le 1er mai 1947, on verra même deux cortèges Renault converger vers la Concorde et en venir aux mains : celui des grévistes et celui des communistes.

Puis, brusquement, sentant le vent, et que les travailleurs en ont assez des horaires élastiques, des trop longues heures supplémentaires, la CGT "récupère" la grève Renault pour en prendre la tête.

Le Parti Communiste, dont les ministres sont au pouvoir, lance au gouvernement un ultimatum pour la satisfaction des revendications bien supérieures à ce qu'il considérait comme impossible deux jours avant… On ne peut être à la fois dedans et dehors… RAMADIER tire les conclusions de la nouvelle attitude communiste et remercie les ministres du PC.

" ... et la CGT-FORCE OUVRIERE NAISSAIT DANS LA DOULEUR "

Le plan Marshall

Le 5 juin, les Etats-Unis offrent leur aide à l'Europe pour sa reconstitution économique : c'est le plan Marshall.

Staline voudrait bénéficier de cette aide, mais les Américains mettent comme condition que les gouvernements européens coordonnent leurs

efforts. Staline refuse ces conditions et donne de nouvelles directives au mouvement communiste international : lutter contre le plan Marshall.

Les communistes français s'alignent.

Le 11 novembre 1947 éclate à Marseille une grève des traminots qui est le point de départ du plus vaste mouvement de grève que la France ait connu avant mai 1968. Ces grèves prennent un caractère insurrectionnel.

Les réformistes jugent que cette action n'a plus rien de syndical et s'apercevant que la majorité des postes de responsabilité sont détenus par les communistes, ils quittent la CGT avec Léon Jouhaux et ils vont fonder, en janvier 1948, la CGT-FO.

Les syndicats d'enseignants, eux, créent la FEN. C'est la troisième scission provoquée, comme les deux précédentes, par l'intrusion de la politique dans le syndicat.

La scission de la CGT française fut accompagnée, pour les mêmes raisons, par celle de la CGIL italienne. Et un peu plus d'un an après ce fut l'éclatement de la Fédération Syndicale Mondiale Communiste (FSM) qui avait été créée en 1945 ; elle succédait à la fois à l'ancienne Fédération Syndicale Internationale (FSI) et à l'Internationale Syndicale Rouge (ISR).

Toutes les grandes confédérations syndicales des pays démocratiques constituèrent à Londres la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) dont la CGT-FO est membre, comme le DGB allemand, l'Union Syndicale Suisse, les TUC Britanniques, l'Organisation Scandinave, le FGTB Belge, le NVV Hollandais, ainsi que beaucoup d'autres dans le monde entier.

C'est donc ainsi qu'est née la CGT-FO

Constatant que les ordres de grève lancés par les communistes l'ont été dans le mépris le plus total de la démocratie syndicale et contre la volonté de la majorité des travailleurs ; constatant que l'appel en vue de maintenir l'unité ouvrière n'ayant pas été entendu, la conférence des groupes FORCE OUVRIERE demandait à tous ses militants responsables de constituer sans délai les structures de la véritable centrale confédérée de tous les salariés.

Ce fut fait et,  à Benoît  Frachon  déclarant  "la CGT continue", Robert  Bothereau  (1er Secrétaire de la CGT-FO, de 1948 à 1963)

répondit : "nous continuons la CGT".

Robert BOTHEREAU

L'action émancipatrice

FORCE OUVRIERE va continuer dans la voie traditionnelle vers de nouvelles réformes sociales, en attendant la réalisation d'une société où l'exploitation de l'homme par l'homme ne serait plus possible.

FORCE OUVRIERE va continuer à venir en aide aux déshérités et à améliorer la condition de ceux qui souffrent le plus des injustices et des inégalités de la société actuelle.

FORCE OUVRIERE va continuer à affirmer sa doctrine d'action basée sur le triptyque :

                            REVENDIQUER - NÉGOCIER - CONTRACTER

C'est ainsi que la CGT-FO revendique le retour à la liberté des négociations : c'est le retour à la politique du contrat collectif.

Après avoir déclenché la grève générale du 25 novembre 1949, elle obtient finalement satisfaction puisque la loi du 11 février 1950 (loi sur le retour  aux  conventions collectives  et à la libre  discussion pour la fixation des salaires) rend aux Organisations Syndicales la liberté de négociation.

A partir de 1957, commence la période des grands accords interprofessionnels :

  • Création des retraites complémentaires de non-cadres (UNIRS : 1957 - ARRCO :  1961)
  • Création de l'Assurance Chômage (UNEDIC - ASSEDIC : décembre 1958)
  • L'établissement du fichier central des conventions collectives (décembre 1964)
  • La quatrième semaine de congés payés (1965)
  • L'installation de l'APEC pour l'emploi des cadres (novembre 1966)
  • L'indemnisation de chômage partiel (complémentaire : février 1968)
  • L'accord sur la sécurité de l'emploi (février 1969, amélioré en novembre 1974)
  • L'accord sur la formation continue (juillet 1970, amélioré le 9 juillet 1977)
  • La préretraite pour les chômeurs âgés (mars 1972, amélioré en 1974)
  • La garantie des salaires à 90 % en cas de licenciement pour cause économique (1974)
  • La création de l'Agence pour l'amélioration des conditions de travail (décembre 1973), et accord interprofessionnel (mars 1975)
  • La cinquième semaine de congés payés et réduction de la durée du travail (juillet 1981)

1964 : Création de la CFDT

Une importante majorité de la CFTC pense que celle-ci est enfermée dans un ghetto à cause de son étiquette chrétienne.

Elle doit changer de nom. C'est ce que fait, le 8 novembre 1964, un congrès extraordinaire. Ainsi, est créée la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT).

Mais elle demeure fortement influencée par la doctrine sociale de l'Église. On constate d'ailleurs que les publications catholiques font état très largement des positions CFDT.  Depuis 1966, elle pratique l'unité d'action avec la CGT.

Après s'être voulue  révolutionnaire, puis autogestionnaire, indépendante des partis, la CFDT s'engageait dans des campagnes politiques (1977), abordait ensuite un laborieux recentrage pour se découvrir aujourd'hui une vocation réformiste.

Les militants fidèles au syndicalisme chrétien décident de maintenir la CFTC...

2010 : AUJOURD'HUI

Un siècle de batailles pour

            L'INDEPENDANCE SYNDICALE

En posant le principe de l'indépendance réciproque entre les partis politiques et les syndicats, les rédacteurs de la Charte d'Amiens de 1906 affirmaient l'autonomie d'action du mouvement syndical.

Il n'était pas question de s'en remettre aveuglément à l'action parlementaire ni de lier ses initiatives aux partis politiques, même directement issus de la classe ouvrière.

L'expérience des réformes promises et toujours repoussées avait rendus méfiants les fondateurs de la CGT, convaincus que le syndicalisme, pour le domaine qui le concernait, ne devait compter que sur lui-même.

C'est dans cette logique que la liberté de négociation et la pratique contractuelle sont indispensables et incontournables.

Cette tradition  d'indépendance, FORCE OUVRIERE est bien décidée à la poursuivre parce que les salariés de toutes opinions ont besoin d'une action revendicative définie et défendue par eux-mêmes.

Quel que soit le gouvernement en place, le syndicat doit pouvoir exister et agir de manière libre et indépendante.

Aussi, FORCE OUVRIERE  a célébré en 2006 le centenaire de la Charte d'Amiens pour marquer, par delà le tumulte de l'histoire, la continuité de l'action syndicale.

En adhérent, en soutenant l'organisation syndicale, c'est vous-même que vous défendez mais c'est aussi la permanence et la continuité d'une action plus que centenaire pour le progrès social.

Pouvoir d'achat, défense du droit du travail, des services publics, refus de la précarité et d'un avenir bouché :

            Adhérez et faites adhérer à FORCE OUVRIERE !

Le syndicat c'est vous.

 

Jean Claude MAILLY

Secrétaire Général de la

Confédération FORCE OUVRIERE

 

 

L'HISTOIRE DE LA FEDERATION FORCE OUVRIERE DE LA METALURGIE ...